En fait, Kulgut, le système français est un système qu'on retouve partout en Europe. Hors cohabitation, c'est le Président qui dirige, en s'appuyant sur sa majorité parlementaire (comme en Belgique, au Royaume-Uni, etc.). En période de cohabitation, le Président n'a plus aucun pouvoir sur son Premier ministre ; on glisse alors vers du parlementarisme classique.
Bref, le système européen est très loin du système américain qui lui connaît de nombreuses cohabitations (majorité républicaine/Président démocrate) mais qui fonctionne par manque de pouvoir de coercition sur l'un l'autre (pas de dissolution, pas de motion de censure ou de question de confiance ; mais utilisation, peu fréquente, de l'impeachment ou du veto présidentiel contournable).
On a tout à revoir. Notre principe européen fonctionne sur l'alternance majorité/minorité. A mon sens, nos politiques doivent prendre en compte la volonté générale qui n'est pas la volonté majoritaire (confusion récurrente depuis le temps des Lumières). Peut-être devrions nous renforcer l'opposition et lui donner un véritable pouvoir permettant de figurer au gouvernement mais aussi dans l'assemblée (j'étais à Bruxelles il y a quelques temps et j'étais étonné comment les décisions étaient prises tous ensemble sans disparité dans les voix au sein du Parlement européen ; je vous expliquerai si j'ai quelques minutes devant moi).